Jour J:pas facile le départ

Publié le par Elise

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J’y suis.. Après des mois de préparation, d’angoisses, de doutes, de stress…j’y suis !!!!!  Confortablement installée dans mon siège, côté hublot –pas trop de soucis, l’avion est quasi-vide-, les yeux rougis, les paupières brûlantes, me voilà seule face à ma future vie.. Après tout, je l’ai bien cherché, me direz-vous..

La journée a été plutôt calme, en général.. Des gros calins ce matin à Léandre & jeanne, mes neveux. Mais j’avoues qu’au fond de moi, le stress était bien présent, même si je donnais le change.. A chaque fois que je regardais Max, mon cœur se serrait  un peu plus. Manue ma sœur, et Bertrand avaient pris leur journée pour m’accompagner à Paris. Et je les en remercie du fond du cœur..  je ne sais vraiment pas comment j’aurais appréhendé ce départ sans leur présence à mes côtés ce soir ; d’autant plus que Nathan & Laurie, les 2 ainés m’accompagnaient aussi, et, bien évidemment, mon fils qui me manque déjà horriblement, comme si un bout de ma chair m’avait été arraché au décollage..

Grâce à leur présence, et la bonne humeur habituelle – et ô combien relaxante – de Bertrand, la route s’est déroulée sans trop d’appréhension..Thiéfaine et Bob à fond dans la voiture, mon fils à mes côtés, j’ai regardé dérouler et s’étendre les plaines à pertes de vue, les bois et les villes défiler sous mes yeux ; j’ai tenté d’en imprimer le maximum au fond de ma caboche, et regardé le soleil se coucher, cramoisi et mordoré.

C’est quand Orly s’est annoncé que mon cœur a commencé à bondir dans ma poitrine, je sentais ses soubresauts me bloquer la respiration, mais pas question de pourrir ces derniers moments en famille..

Une partie de moi aurait voulu faire demi-tour, et se pelotonner au fond de la voiture, pour ne plus en sortir…mais l’autre me disait que non, pas le droit de craquer, tu l’as méritée, ta place au soleil, tu as prouvé que tu en étais digne, alors vas-y, maintenant, cocotte, armes toi de courage, et montes dans cet avion !!!

L’enregistrement des bagages a pris 20 mn tout au plus ; on a donc même eu du rab d’intimité familiale, et partagé un dernier sandwich ensemble. Une dernière clope, et il était temps pour moi de les quitter..

Durs durs ces derniers instants, et le mot est faible… ma sœur et moi, même si on ne se voit pas tous les jours, sommes très proches, et j’ai vite appris à aimer son conjoint.. les laisser là, au pied de cet escalator, avec mes neveux et mon fils, m’a vraiment chamboulée. Je m’étais préparée, mais rien n’y a fait.. J’ai appelé mon papounet une dernière fois avant le décollage :  pas plus facile..

Puis ce sont les sms des amis qui se sont enchainés, me réchauffant un peu le cœur.. mais mon fils… Mon Max, ma vie… Je sais que je le retrouve dans 4 petits mois, mais on est tellement proches, tellement complices.. Son absence va me bouffer chaque jour, et je sais qu’il en bavera aussi, même s’il joue son costaud..

J’ai franchi la douane en pleurant, idem pour l’embarquement. ; et plus je m’éloignais de lui, plus j’avais envie de faire demi-tour.  Mais j’y suis arrivée, à mon siège, tant bien que mal… En attendant le décollage, il m’a envoyé pleins de petits messages adorables, mais chacun d’entre eux me  déchirait encore plus…  « j’ai gardé ton écharpe, elle porte ton odeur » « tu vas décoller sous la neige, c’est beau pour ton départ »..  mon fils, tu es vraiment le moteur de ma vie, tu sais? Et si je trouves ce courage pour partir et me battre, c’est pour qu’on vive ensemble cette nouvelle vie au soleil, qu’on profite les 2 de ce nouveau départ..

 

Etonnamment, tout s’est arrêté à la minute où nous avons décollé. Déjà parce que le stewart m’a gentiment demandé d’éteindre mon portable….. ensuite parce que j’ai ressenti comme un apaisement intérieur, la sensation que je devais partir, et c’était plus fort que le reste.

Me voilà donc seule dans cet avion qui m’amène à 10000km de mon fils,  mon papounet, de mes sœurs, ma mère, mes potes… me voilà seule et presque sereine pourtant ; je vais tout faire pour que ça marche, pour que j’y reste.. Tout faire pour que tu sois fier, Max, mais surtout pour que tu me rejoignes en Juin comme prévu, dans les meilleures conditions possibles.. Et fais - moi confiance, tu  ne regretteras pas à ton tour d’avoir quitté les nôtres…

 

Il est 23h30, heure de la métropole, j’ai terminé mon repas, mon punch offert, et je vais tenter de dormir un peu, trop d’émotions ce soir, me sens vidée.

 

Je t’aime mon fils ; tu dois encore être sur la route, ou à peine arrivé ? Tu me manques, prendre l’avion sans toi ne m’a paru naturel… 4 mois, Max, 4 longs mois et des poussières…  Prends soin de toi.



 

 

 

Publié dans le grand plongeon

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